Un joli prince blond en short dans la rosée...

Publié le par deadmansad

Il y a une collection de romans que j'ai véritablement adorée dans mon adolescence : les célèbres romans scouts que je ne citerai pas.

 

Ça m'a toujours servi que, dans les milieux scouts/cathos, on voie dans cette collection l'archétype du loisir extrêmement sain, à même de prodiguer aux jeunes gens des lectures saines exaltant les valeurs du courage, de la morale, de la chrétienté même. Encouragée par parents, scoutmestres et aumôniers, dans les milieux les plus conservateurs. Grandiose !

 

Personne n'a remarqué que ça ne parle que de garçons, ou presque, tous beaux à se damner, que les adultes sont soit morts, soit veules, soit mièvres, soit tellement au second plan que le monde se porterait mieux sans eux ? Toutes les filles sont des sœurs, ou presque, aussi tranparentes qu'asexuées ? On voudrait nous faire croire que ce n'est pas fait exprès, que c'est une vision perverse et dévoyée ? Eh ben mon cochon, c'est quand-même un putain de hasard que toute la collection, ou presque, fournisse aux jeunes ados gays matière à fantasmes pour les cinquante prochaines années !

 

Je ne parle même pas des illustrations de G., qui doit avoir dessiné plus d'ados en slips courts et moulants prenant des poses lascives qu'il n'y a de poils sur un ours. Le tout toujours vachement bien amené dans les histoires : le jeune serviteur qui se blesse, et qui se retrouve forcément à poil au lit, visité par son jeune maître, l'ado de la préhistoire, où le stock de fringues était plutôt limité, le petit sauvage pêchant dans la rivière avec un slip troué laissant entrevoir assez largement ses couilles et qui se fait tancer pour son inconvenance par le scout de passage qui lui tient bien le bras le temps de le sermonner... véritable scène de bondage subliminal ! véridique, toutes ces scènes existent, elles sont légion, et illustrées ! Un cadeau du ciel.

 

J'ai même poussé jusqu'à rendre visite à un auteur. Pas compliqué en fait, il suffisait de lui écrire avec dans la lettre les mots magiques "garçon" et "quinze ans" et hop ! vous étiez invité par retour du courrier à lui rendre visite dans sa maison de campagne. Houpela, les amis. Houpela. J'avais quinze ans, lui beaucoup beaucoup plus, sans quoi je ne sais pas ce qui se serait passé. J'avais beau avoir faim, pas à ce point-là quand-même, mais je pense que si j'avais voulu être initié à la flute à bec sans flute, l'occasion était idéale, et la perche, tendue...

 

Invité à un repas dans un grand restaurant il a commencé à me dire qu'un de ses amis avait fondé un vrai groupe scout, véritablement délivré des dérives judéo-chrétiennes des mouvements scouts officiels. Pour info, un mouvement bien vite fermé par les autorités...

 

Et donc, il me présente leur premier camp sous forme de photos. Tiens ! ils se sont tous déguisés en indiens. Tiens ! ils n'ont rien sous leurs pagnes. Tiens ! ils aiment bien chahuter, faire de la lutte, se faire des guilis sous le tipi et ramper dans les fougères la tête basse et le cul en l'air. Tiens ! le photographe a par inadvertance composé la plus belle collection de vues sur des organes génitaux d'adolescents depuis la seconde guerre mondiale. Tiens ! il m'encourage à boire. Je suis parti...

 

Le séjour a été quelque peu écourté. J'ai été remplacé par un autre garçon arrivé en cours de route et qui semblait beaucoup plus réceptif au discours du maître. J'ai quand-même bénéficié à l'époque de la découverte d'une collection d'illustrations réalisées par certains des dessinateurs officiels, mais dans leur version non édulcorée. Non publiable.

 

Je me souviens notamment d'un tableau représentant un ado blond nu agenouillé de face, à côté duquel l'Origine du Monde, c'est hyper sobre, et assez puritain comme approche du sujet. Putain le pied à l'époque de pouvoir contempler cela !

 

L'auteur dont je parle ici est mort. Ils sont tous morts je crois, d'ailleurs. Mais ce qui me fait rire, c'est que il y a peu, j'en ai parlé avec un ancien scout. Sans trahir ma couverture, je lui ai demandé : "tu trouves pas ça un peu bizarre, quand-même, les romans machin chose ?"

 

Il s'est mis à crier, ou presque, comme quoi c'était des saloperies bavées par des gauchistes, que c'était fantastique et tout.

 

Jeunes gays des beaux quartiers, dormez tranquilles. Vous pouvez continuer à fréquenter encore longtemps un joli prince blond en short dans la rosée... 

 

Allez hop, pour le fun, une couverture, qui atteste de la tenue absolument dénuée de toute ambiguïté des ouvrages (extrait à titre d'illustration) :

 

oups.jpg

Légende possible : mes couilles sur ton nombril.

 

 

Et une page intérieure, qui illustre le côté strictement rigoriste de la collection (extrait à titre d'illustration) :

 

olala.jpg

Légende possible : t'as vu, je me suis rasé.

Publié dans adolescence

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article